Présidentielle en Guinée: la CENI fonctionne t-elle au hasard ?

Pas de second tour le 18 juin ; il a été reporté sine-die. Cette mesure pousse à réfléchir sur comment fonctionne la CENI. Elle n’a pas, en tout cas, l’aire d’une institution qui prévoit les choses.


La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a eu combien de temps pour préparer des élections libres et transparentes ? A cette question on peut répondre, sans aucun risque de se tromper, qu’elle a eu au minimum six mois. Cela si l’on considère la date de l’accord de Ouagadougou (15 janvier 2010). Sinon elle en a eu plus : elle a été mise en place bien avant la mort de Lansana Conté.

Avec tout le temps que la CENI a eu pour la préparation de la présidentielle, elle est en train de prouver, aujourd’hui, son incapacité d’organiser des élections libres et transparentes. Du moins on peut dire qu’elle ne prévoit rien. On a l’impression qu’elle fonctionne au hasard. C’est mon humble avis.

Elle vient de le prouver en repoussant le second tour de la présidentielle à une date non indiquée. Et elle avance comme justificatif le fait que le second tour ne peut pas avoir lieu à moins de 14 jours avant les résultats officiels. Sottise non ? Cela, parce qu’il y a eu des revendications vis-à-vis des résultats du premier tour. Revendications qui pourraient trouver d’ailleurs sa raison d’être dans le fait que la CENI a été suspecte. J’y reviendrais. Tout ce qu’on peut dire de cette commission, c’est qu’elle n’a rien prévu. N’aurait-elle pas dû avancer une date pour le second tour qui aurait pris en compte les revendications et autres aspects qui pouvaient éventuellement le repousser? Elle n’y a pas pensé et veut se justifier en disant que la cour suprême doit délibérer et que c’est à partir de cette date que le deuxième tour aura lieu 14 jours après. Il faut être con pour gober cela. Que la CENI ne prenne pas les gens pour des cons.

Lorsque je dis que la CENI a été suspecte je fais allusion au retard qu’à pris la publication des résultats du premier tour. En effet, la publication était prévue pour le 30 juin soit 72 heures après le scrutin. Ils ont été publiés avec 48 heures de retard, le vendredi 2 juillet. Pour justifier ce retard, la commission a parlé de zones éloignées dont-elle a eu du mal à avoir les résultats à Conakry. Comme si des moyens n’ont pas été mis à sa disposition pour prévoir ces genres de situation ou comme si elle n’avait pas y pensé avant le premier tour.

De ce report du second tour sans preuve valable et du retard des résultats du premier tour, j’en déduis que la CENI fonctionne au hasard et que ses responsables ne méritent pas leur place.