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dimanche 30 août 2009

Guinée : Dadis face à une alternative

La Guinée vit une période de transition très incertaine. Le président Moussa Dadis Camara est proche du non respect de l’engagement pris lors de la prise du pouvoir le 23 décembre 2008. L’on se rappelle que le capitaine avait promis d’organiser des élections auxquelles ni lui ni un membre du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement) encore moins un membre du gouvernement de transition ne prendront part. Maintenant la réalité est toute autre. Il a récemment affirmé que tous les membres du CNDD et du gouvernement sont libres de se présenter aux élections de 2010 et qu’il va se prononcer par rapport à sa candidature le moment venu.
Le processus de transition se trouve aujourd’hui entaché par une série d’événements. La candidature probable de Dadis, le mouvement Dadis doit rester (MDDR), le mouvement Dadis doit quitter (MDDQ) ou encore l’opposition ferme du Forum des Forces Vives de Guinée (FFVG) à toute candidature de Dadis, des membres du CNDD et du gouvernement sont autant de faits qui mettent en péril le processus de transition dans ce pays. Des mouvements de révolte se profilent à l’horizon car la menace du Forum des Forces Vives est claire : il appel au soulèvement si toutefois le CNDD et son président s’entêtaient à rester au pouvoir. Quant à Dadis, il dit ne pas avoir pris encore une décision par rapport à sa candidature. Ce qui laisse entendre qu’il pourrait se présenter aux élections si l’envie lui venait. Si tel est le cas, les élections de 2010 risquent d’être peu crédibles pour ne pas dire pas crédibles. Car on ne peut pas être juge et partie à la fois. Voilà ce qui pose problème par rapport à la candidature d’un membre du CNDD ou du gouvernement. Mais pourquoi nous en sommes arrivés là ? La réponse est toute simple. Pendant que la constitution prévoyait une période de transition de soixante jours, le CNDD a pensé que la Guinée n’était pas prête à aller aux élections et a soulevé des chantiers irréalisables pendant une période de transition. Les audits, la lutte contre le trafic de drogue et le banditisme, la lutte contre la corruption, la normalisation des finances publiques, l’amélioration des conditions de vie des Guinéens, pour ne citer que ceux-là sont vraiment des projets d’un mandat présidentiel. A cela, il faut ajouter les meilleures conditions dans lesquelles sont maintenant les jeunes militaires et aussi le nombre de portefeuilles ministériels qui ont été mis à la disposition des proches du président. Tout porte à croire que ces personnes ne sont pas prêtes à quitter ces conditions et feront tout pour que Dadis reste au pouvoir. Le CNDD se trouve donc face à une alternative : organiser des élections et partir sans avoir réaliser ses projets ou se maintenir au pouvoir pour les réaliser. Cette dernière option semble la plus probable. Cela parce qu’il y a aujourd’hui des personnes qui encouragent le président Dadis dans ce sens. Le mouvement Dadis doit rester ne passe plus inaperçu. Un mouvement qui se voue « corps et âme » à la cause du CNDD. On ne sait pourquoi. Son objectif est de voir le capitaine Dadis se présenter aux consultations électorales de 2010 sans pour autant penser à ce que cela peut causer comme dommage à la Guinée. Autre inquiétude, un contre mouvement : le mouvement Dadis doit quitter. Un mouvement qui milite en faveur du départ de Dadis et du CNDD sans penser aussi aux dommages. C’est donc une bataille « douce » que la Guinée est en train de vivre ces temps-ci. Il faut être très rusé pour prédire la suite des évènements. Pour l’heure, les regards sont tournés vers la mise en place et le fonctionnement du Conseil National de Transition (CNT), un organe qui sera chargé de toiletter la constitution.