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samedi 16 mai 2009

BAD : « Un bilan extrêmement positif »

A quelques heures de la clôture officielle des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement à l’hôtel Le Méridien Président, nous avons pu rencontrer le Chargé de la communication de cet organisme, M. Chawki Chahed, pour tirer le bilan des dites Assemblées.
Amara Soumah : bonjour Monsieur
Chawki Chahed : bonjour
Nous sommes à quelques heures de la clôture des Assemblées annuelles de la BAD, quel bilan tirez-vous de ces travaux ?
Ecoutez, le bilan que nous tirons de ces Assemblées annuelles que la Banque Africaine de Développement a tenu à Dakar les 13 et 14 mai 2009 est un bilan extrêmement positif et qui nous permet d’aller de l’avant dans notre soutien aux pays membres africains. Vous savez que l’une des grandes actualités de l’heure c’est la crise financière internationale qui touche très durement l’Afrique. Je pense que vous avez suivi les débats au cours des assemblées annuelles et au cours des évènements en marge à partir du 10 mai avec le lancement des perspectives économiques en Afrique, une publication conjointe de la BAD et de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique). Nous avons également lancé le rapport sur le développement en Afrique, il y a eu également la table ronde ministérielle sur l’Afrique et la crise. Donc, au cours de tous ces évènements, le constat est que l’Afrique est durement touchée par une crise dont elle n’est pas la cause. Le continent a besoin donc de ressources supplémentaires pour faire face à cette crise. Un chiffre suffit, on parle aujourd’hui d’un taux de croissance inférieur à 3 pour cent pour l’Afrique. Si on compare ce taux de croissance au taux d’accroissement naturel de la population qui est à peu près de 3 pour cent, cela équivaut à une croissance réelle nulle voire négative. Nous ne subissons pas actuellement une crise financière mais nous subissons les contre coups de la crise. Les Assemblées annuelles ont permis de montrer l’ampleur de la crise en Afrique d’une part et d’autres parts, elles ont permis à la BAD de disposer des outils nécessaires pour aider les pays africains à faire face à cette crise.
Quels sont les plans d’actions ?
Je dirai quatre gros piliers : une facilité de liquidité d’urgence pour permettre de donner rapidement des liquidités aux pays, une facilité de financement du commerce c'est-à-dire permettre au commerce de continuer à fonctionner à travers un mécanisme de refinancement des banques. Nous avons mis également en place un système de décaissement rapide. Vous savez que lorsque les pays obtiennent des crédits de la BAD, il ne suffit pas que ce crédit soit écrit sur le papier, il faut que l’argent arrive rapidement dans les caisses des pays. Et puis le quatrième pilier du plan d’action de la BAD, c’est une assistance accrue en termes de conseils pour aider les pays africains à aborder des politiques économiques mieux outillées. Un des grands acquis de ces 44èmes Assemblées annuelles est que les conseils des gouverneurs ont approuvé une résolution qui permet à la BAD d’envisager, dans les meilleurs délais, une augmentation du capital, car ce plan de sortie de crise nécessite des ressources supplémentaires importantes. Les gouverneurs ont entendu, unanimement, l’appel de l’Afrique, qu’il s’agisse des gouverneurs ou des ministres des finances occidentaux ou encore des ministres des finances africains, ils ont entendu l’appel de la BAD pour une augmentation de capital. Nous devons tripler notre capital pour être à mesure de répondre efficacement aux attentes des pays africains. Donc nous passons d’un capital d’à peu près 30 milliards de dollars à un capital d’à peu près 100 milliards de dollars.
Quel sera l’apport de ces Assemblées annuelles à l’Etat sénégalais qui les a accueillies ?
Pour l’Etat sénégalais, je pense que le premier impact est un impact en termes de notoriété internationale. Vous savez, lorsque vous avez une institution multinationale comme la BAD qui est la première institution de financement du développement en Afrique qui organise ses assemblées dans un pays, c’est déjà tout un symbole. Cela veut dire que ce pays a l’infrastructure nécessaire pour organiser dans de bonnes conditions les assemblées annuelles qui font venir les ministres des finances, des gouverneurs de banques centrales, des responsables d’entreprises privées et des banques commerciales etc. Nous sommes aujourd’hui à plus de 2000 participants qui sont venus à Dakar avec la présence des président Wade et Compaoré sans parler du vice président du Ghana, du président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping ou encore du directeur exécutif de la commission économique des Nations unies pour l’Afrique. L’arrivée de toutes ces personnes à Dakar a eu un impact direct sur l’économie locale avec les chambres d’hôtel qui ont été louées, avec l’artisanat qui a fonctionné mais tout cela c’est encore micro économique. Au niveau macro économique, nous avons mis les moyens nécessaires pour que la médiation des assemblées se passe dans les meilleures conditions. Nous avons près de 200 organes de presse représentés à ces assemblées avec une importante participation de la presse internationale. Donc, tout cela va se traduire par des images positives pour le Sénégal. Du coup ça va améliorer, je pense, des perspectives de création d’entreprises, des perspectives d’installation d’entreprises étrangères au Sénégal, peut être aussi des perspectives touristiques du Sénégal surtout dans un contexte marqué par la contraction de l’activité touristique internationale. A travers ces assemblées, le Sénégal dispose d’une vitrine extraordinaire, qu’il s’agisse d’opportunité d’affaires, de tourisme ou encore de rayonnement politique et culturel.
Pouvez-vous nous parler des accords qui ont été signés lors de ces assemblées ?
Oui, c’est un volet extrêmement important de ces assemblées. Le groupe de la BAD profite de la présence massive et importante de ministres africains des finances pour signer sur place des accords de financement. Il y a eu plusieurs accords de financement, je n’ai pas le détail en tête mais le symbole est là. Et surtout ces accords de financement signés en marge des assemblées permettent aux journalistes qui sont sur place d’avoir un accès direct à l’information, d’aller parler directement aux responsables de ces projets qui sont signés au plus haut niveau par les vices présidents pour ce qui concerne la BAD ou les ministres des finances de la part des pays africains concernés. Je citerai un des grands projets multinationaux que nous avons signés ici à Dakar, c’est le projet pont ou route entre la RDC et le Congo, ce qui est un projet extrêmement important. Il y a eu une quinzaine d’autres signatures et tout cela, bien entendu, renforce le rayonnement de Dakar comme plaque tournante internationale.
Pour finir, quelles sont les perspectives de sortie de crise ?
Ecoutez, les perspectives ne dépendent pas uniquement de la BAD. Ce sur quoi nous insistons aujourd’hui, c’est que les pays africains ont accompli d’énormes progrès au cours des dernières années, des progrès qui ont permis à des millions de gens de sortir de la pauvreté et ces progrès sont aujourd’hui handicapés, sont remis en cause par la crise. Il est donc important que les pays membres de la BAD accordent les ressources nécessaires pour que la BAD soit à mesure d’accompagner efficacement les pays vers une sortie de crise. Au-delà de la BAD, il y a également le Fonds Africain de Développement qui est le guichet concessionnel du groupe de la BAD en destination des pays à faible revenu, donc des pays qui sont en dessous de 800 dollars du revenu par tête d’habitants. Il est important aussi que les ressources du Fonds Africain de Développement soit rapidement reconstitué car nous sommes en train d’utiliser de manière précoce les ressources du fonds qui sont théoriquement prévues sur 3 ans. Hors, au regard de la crise, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre l’utilisation normale de ces ressources. Donc, nous avons anticipé l’utilisation de ces ressources et il devient également urgent de reconstituer les ressources. Si ces conditions sont réunies, nous sommes très optimistes pour l’Afrique qui, je vous le répète, est passée par de très bons résultats et il ne faudrait pas qu’à cause de la crise qu’on abandonne ces acquis.
Je vous remercie.

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