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samedi 26 décembre 2009

« Il fut un jour à Gorée… L’esclave raconté à nos enfants»

Je ne fais pas la publicité de cet ouvrage de Joseph Ndiaye, conservateur de la maison des esclaves de Gorée, mais ce livre m’a ouvert les yeux sur ce qu’a été l’esclavage. Ce système de déshumanisation est raconté dans l’ouvrage avec un style simple à la portée de tous.
J’ai toujours entendu parler de l’esclavage, de la traite négrière dans les classes du primaire sans pour autant connaitre les tenants et les aboutissants. Cette fois, je l’ai non seulement compris mais aussi je l’ai vécu en parcourant les pages de ce livre. « Des millions d’Africains capturés, vendus sur les marchés comme des animaux […] Une main d’œuvre gratuite, qui travaillait jusqu’à l’épuisement dans les exploitations de coton, de sucre, de tabac ou de café… La menace du fouet, la jambe coupée pour les récalcitrants, la mort pour ceux qui essayaient de s’enfuir…» Ces mots de l’auteur m’ont donné de la peine et me font croire que les occidentaux doivent beaucoup à l’Afrique. Si aujourd’hui nous sommes dans le sous-développement c’est parce que notre continent a connu ces pages sombres de l’histoire. Certains me diront que c’est du passé et qu’on pourrait se relever, qu’on ne doit pas continuer à accuser l’occident de notre sort. Je dirais oui on pourrait se relever si toutefois les occidentaux qui profitent aujourd’hui de ce passé cessent de se poser comme obstacle. Mais cela n’est pas ce dont je veux parler. Je me suis demandé pourquoi lorsqu’on parle de crime contre l’humanité, de Cour Pénale Internationale (CPI) ou quoi encore ?… les occidentaux ne sont pas pointés du doigt pour la traite négrière. Pourtant des crimes ont été commis : des villages entiers brûlés, des hommes tués, des enfants éloignés de leur famille, des bras valides éloignés de leur continent, des hommes vendus comme des marchandises, des travaux forcés et pénibles, des tortures ou la mort pour ceux qui s’y opposaient… la liste est longue et ce passage témoigne de l’ampleur de la cruauté que subissaient les noirs : « Une douleur violente dans le dos lui arrache un cri : Ndioba sent sa peau se déchirer sous la violence d’une griffe qui l’étreint et la transperce. Au fer rouge, on lui a imprimé sur sa peau noire la forme d’un trèfle, le signe de son propriétaire. » (Ndioba est le personnage principal du livre, une jeune fille qui a été arrachée à l’Afrique) Tout cela pour satisfaire les besoins de développement du continent européen. Pour tous ces crimes, je pense que justice doit être faite. La CPI, si elle est juste et équitable, devrait se saisir de ce dossier pour que réparation soit faite pour le continent noir qui a tant souffert et qui continue à souffrir des atrocités qu’elle a subies pendant ces moments inoubliables. Au même moment que la CPI juge certains pour crime contre l’humanité et/ou génocide ou lance des mandats d’arrêt internationaux contre d’autres, elle doit en faire autant contre des Etats pour les atrocités que les Africains ont subies. L’Afrique doit être dédommagée car, parlant de l’abolition de l’esclavage, s’il fallait « indemniser les planteurs des colonies à qui l’on retirerait leurs propriétés humaines » pourquoi pas le peuple Africain à qui l’on a retiré ses hommes, ses bras valides ?

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