Les boutiques sont fermées à l’Université de Dakar… les Guinéens sont aux urnes

La plupart des boutiques dans le campus universitaire de Dakar appartient aux Guinéens. Par conséquent, elles sont fermées : les propriétaires sont tous allés voter.

Dimanche matin, il est 9 h quand je sors de ma chambre pour trouver le petit déjeuner. A ma grande surprise, la boutique la plus proche est fermée. D’habitude, les boutiques sont ouvertes même à 6 h du matin. Donc, je n’ai pas encore pensé, à cet instant, qu’il s’agissait d’une raison autre que le boutiquier fait une grasse matinée. Je me disais peut être qu’il a du veiller le samedi. Mais à quelques pas de là, le même scénario. Une troisième ! Toujours fermée. Je commence alors à me poser des questions : quelque chose s’est-il passé ? Oui : c’est le 27 juin, date de l’élection présidentielle en Guinée. Les guinéens ont tout simplement répondu massivement à l’appel des urnes au stade Ibar Mar Diop de Dakar. La réponse, je l’ai attendue par deux jeunes dans la même situation que moi. Ils murmuraient : « Les Guinéens votent aujourd’hui, c’est pourquoi beaucoup de boutiques sont fermées ». Je venais donc de comprendre ce qui se passe. Je venais aussi de comprendre que la Guinée est fortement représentée au Sénégal. La preuve : plus de 22 000 électeurs recensés au pays de la teranga. C’est justement, aussi, la raison pour laquelle nous avons vécu les campagnes ici à Dakar au même titre que les Conakrykas. Il suffit juste de promener les yeux dans la rue pour voir des affiches d’un des prétendants au fauteuil présidentielle comme si on était à Conakry.

C’est pour dire aussi qu’ils sont nombreux, ces émigrés guinéens qui ont quitté leur terre natale pour faire fortune sous d’autres cieux. Cette élection est la première, selon certains propos, pour laquelle cette communauté vivant hors du pays accorde autant d’importance. Ce qui implique donc que les attentes sont nombreuses : cette élection doit être un tournant décisif pour que ce pays amorce son développement. L’élu sera-t-il à la hauteur ? L’avenir nous le dira. Que le meilleur gagne !