Une traversée périlleuse, c’est ce qu’on peut dire des ponts de Tanènè qui sont dans un état de dégradation avancée. Le comble, c’est qu’il y a des forces de l’ordre qui profitent de cette situation.
Une longue file d’attent, des véhicules qui traversent sur des planches en bois. C’était le décor des quatre ponts de Tanènè. La semaine dernière l’un des ponts avait cédé, faute d’entretien. Les quatre ponts, ce sont des ponts en fer qui se succèdent de quelques mètres sur le fleuve konkouré, deuxième grand fleuve de la côte guinéenne. Ils se situent à 100 kilomètre de la Capital Conakry dans la préfecture de Fria. Ces ponts relient la capitale à la région de Boké et deux pays de la sous région : le Sénégal et la Guinée Bissau.
Plus d’une semaine, les dalles en fer du quatrième pont ont cédé sous l’effet de la rouille. Cependant un grand trou s’était formé empêchant ainsi le passage des véhicules. Cette situation avait rendu la route difficile à pratiquer et la traversé très dangereuse. Les usagers de cette route, ont vécu un véritable calvaire. Ils attendent plus d’une heure leurs véhicules qui tentent de braver l’obstacle avant de continuer le chemin. Ils sont surtout frustrés du manque d’entretien des infrastructures publiques par les autorités du pays.
Le malheur des usagers a fait le bonheur des militaires. C’était pratiquement un véritable business pour les hommes en tenue qui assurent la sécurité du pont. Ils se sont faits plein d’argent sur le dos des chauffeurs qui devaient payer 5OOO FG pour les petits véhicules et 10 000 pour les camions. Cette semaine quelques bricoles ont été effectuées mais cela rassure peu. Pourtant il y a juste deux ans le défunt président Conté rejoignait son village Wawa par ces ponts dont la construction date du temps colonial.
Ainsi chaque année les quatre ponts de Tanènè bénéficiaient des travaux d’entretien pour la sécurité du président. L’infrastructure ne répond plus aux normes pourtant ce n’est pas les moyens qui manquent. Cette zone abrite deux grandes sociétés minières qui exploitent de la bauxite, principale ressource du pays. La mauvaise gestion des richesses du pays dénote parfaitement de l’incapacité des autorités de reconstruire ces ponts. Des ponts vieux de plus d’un demi-siècle.
Dénise Mongono
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